samedi 22 décembre 2012

Fuck me Freud.



En ce moment, je rêve beaucoup de ma mère. Blame it on Noël, ou pas, je suis pas trop sûre moi-même.


Avant, je la croisais rue Coty, ou au tabac près de Score Game. Elle me reconnaissait, me chopait le bras, essayait de m'enlacer. Je fondais en larmes et lui hurlait de me laisser, sale pute, fous-moi la paix, tu vois pas que tu m'as détruite jusqu'au fond de l'âme, tu vois pas que j'voudrais crever plutôt que de t'affronter?
Y'avait souvent M. Poil. Ou l'Ukrainien, va savoir pourquoi lui sans déconner.

Maintenant, elle crève dans mes rêves, elle crève et ça m'effondre. Parce qu'elle n'a pas le droit de se tailler comme ça après tout ce qu'elle m'a fait, les coups, la merde, le pieu dans le cœur et mon cerveau qui tourne à l'envers. Je la hais autant que j'aurais voulu qu'elle m'aime.

Et puis cette nuit, elle butait des gens. J'me rappelle plus des détails, mais je chialais, encore une fois. C'est complètement con comme rêve, elle tourne en rond, elle est pas capable de mettre un tampon pendant ses règles, elle est foncièrement malfaisante, mais elle bute pas des pleupleus. Elle est plus subtile que ça.
En me réveillant, je savais pourquoi j'avais rêvé de ça. Là, à poil dans une serviette sur le canapé, clope au bec, des cernes qui me bouffent le visage, je ne sais plus/

Après, j'ai rêvé que je parcourais Le Havre avec mon chevalier. On cherchait un chat, on arrivait chez elle. Y'avait un de ses chats clamsé, éclaté par terre dans une chambre, du sang des tripes everywhere. Et des chatons dans un tiroir. Genre 7-8 centimètres de haut assis, mais foutus comme des chatons d'un mois et demi. Certains étaient vachement plus frêles, maigres comme le petit somalien qui te regarde d'un œil accusateur dans les spots humanitaires. Mon chevalier et moi sommes reparties à la recherche de... Bah toujours du même chat qu'au début je crois. Sauf qu'une minette magnifique que je n'ai jamais vu de ma vie me suivait pas à pas.

D'après M. Poil, ce n'est pas la première fois que je rêve de minuscules chatons dans un tiroir. WATDAFUQ.

mercredi 19 décembre 2012

"Pour la science", qu'y m'disaient.



Depuis ma première année le cul posé sur ces horribles chaises d'amphi de la fac de Rouen, j'ai participé à toutes les études d'étudiants en master/doctorat. C'est bon pour ton karma, j'me disais. T'aides les seonbae à trouver des sujets, comme ça quand toi tu chercheras des gens pour un Rorschach (à l'époque, je pensais m'orienter en clinique/patho) ou quoi, t'en trouveras.

Jusqu'ici, j'ai passé 4 expériences. La première collective, on avait un boîtier qu'utilisent les aveugles sur un ordinateur -un certain nombre de picots se lèvent sous ton index selon là où ta souris se trouve- et une tablette. Il fallait se balader à l'aveugle sur la tablette, quand on croisait un objet, les picots se levaient. Fallait déterminer si tu "touchais" un autre sujet ou un logiciel aux mouvements aléatoires.
Ensuite, même expérimentateur et même dispositif en solo. Après un questionnaire de latéralité un brin couillon ("lorsque vous tenez une batte de cricket, quelle main est en haut?", seriously, t'as déjà fait du cricket toi? Pour la petite histoire, la nouvelle version de ce test remplace la batte par un balai et c'est tout aussi chiant à répondre, mine de rien), il fallait déterminer si je touchais des lignes longues, courts ou medium, et quelle était leur orientation.
C'est cette année que j'ai fait mon premier électroencéphalogramme. C'est-à-dire qu'on te fout une espèce de bonnet de main sur la gueule un peu comme ça :

Pis on recouvre ton crâne de gel conducteur et on te branche 32 électrodes.
Imagine ta gueule quand on te retire ce dispositif. Ouais, ça vend du rêve. Mais c'est pas grave, parce que sur le pc tu vois à peu près ça:
Et c'est juste monstrueusement chouette de voir ton cerveau en action.
Auparavant, j'ai dû me taper une batterie de test bien relou. Test de latéralité, Stroop, mesure de l'empan... Pour ensuite me retrouver derrière un rideau, face à un écran et un clavier datant au minimum de 1992, dans le noir, le menton et le front calé dans une structure que t'aurais jamais imaginé trouver ailleurs que chez ton ophtalmo. La tâche en question était de déterminer si les mots et visages présentés t'étaient familiers (on te les présente plusieurs fois avant le début du test) ou non.
Après, tu t'éclates à te laver les cheveux dans le lavabo des toilettes et tu ressors trempée, glacée, mais heureuse d'avoir aidé la science.

Et hier, j'ai participé à mon deuxième eeg, et je sais pas si j'en referais un un jour.

Passons sur la pose du casque, le gel qui dégouline sur le cuir chevelu.
Imagine 2h30 dans le noir face à un écran tout vieux. Sur cet écran de merde, juste 2 lignes de texte blanc et un point blanc de durée variable. Tu sens la migraine qui pointe?
De plus, c'est bien chouette le dispositif pour caler ta tête et éviter de bouger pendant l'expérience (même si le noir et le texte qui t'éclate les yeux te fait méchamment bailler/cligner des yeux à chaque fois qu'il faut surtout pas bouger). Sauf quand tu tombes sur LA chaise bloquée. Qui ne se lève pas. Et que tu te retrouves dans une position invraisemblable, la gueule en l'air avec le bout du menton sur une barre en plastique, le dos tordu sa race, le bureau qui te bouffe les avant-bras.

Mais ça, à la rigueur, c'est pas ça le pire. Un eeg, ça prend toujours entre 2 et 3h, voire plus. Quand t'es avec des mecs nice, ils t'offrent même du thé et des gâteaux. A mon premier eeg, on m'a même filé un sachet de bonbons Glup's.

Le pire du pire, c'est de se faire enfermer dans un laboratoire. J't'explique : le labo ICONES, c'est un bâtiment de 3 étages, avec plein de salles d'expérimentation dedans. Ben quand tu finis à 19h, et que le dernier thésard s'est cassé, tu te retrouves enfermé dedans.
La loose. Le pauvre master 1, il savait plus où se mettre.

- J'ai plus de batterie...
- J'ai plus de crédit...

Chouette.

Du coup, intelligemment, on s'est barrés au sous-sol. Genre y'a une porte de secours au sous-sol.
D'autant plus qu'un sous-sol dans le noir, y'a rien de plus badant. On s'attendait à voir débarquer des zombies et finir crevés comme les blondes d'un mauvais survival horror.

Soit dit en passant, les couloirs dans le noir sont flippants sa mère aussi.

On a fini, au bout d'une demi-heure à frôler le nervous breakdown et en commençant sérieusement à envisager de trouver un coin pour passer à la chaleur d'un vieux pc, on a trouvé une sortie de secours au deuxième étage. Un vieil escalier en colimaçon, avec interstices entre les marches et balustrade branlante.

Je t'ai déjà dit que j'avais le vertige rien qu'à monter sur une chaise?

Je suis rentrée chez moi toute tremblante sur mes pattes, de la boue jusqu'à mi-mollet (bah ouais, quand t'as la trouille tu veux retrouver la terre ferme au plus vite, or en Normandie, faut s'attendre à ce que la pluie t'offre une superbe flaque de boue en bas d'un evil escalier of doom). Sans bonbons, les cheveux trempés, encore du gel conducteur sur le crâne, la marque des 3 électrodes du lobe frontal imprimée sous ce qu'il restait de ma frange. Avec la ferme intention de ne plus jamais foutre un pied dans un labo si ce n'est celui du bâtiment principal des Sciences, là-bas au moins, y'a des rats et les bureaux des profs sont pleins de posters Star Wars.

La science, c'est de la merde.

Devenir femme.



Petite, j'étais une poupée. Les tis jusqu'aux fesses, ma mère m'habillait, me faisait des vêtements, même. Quand je revois les photos, je rage que mon visage se soit autant arrondi, moi qui étais toute en longueur. Par contre, mes yeux sont restés bien trop petits en amande. Des yeux de chinoise, qu'il m'a dit M. Poil quand on s'est re-fréquentés. Pas comme s'il le découvrait, lui qui avait été le premier à m'avoir  vue nue sous toutes les coutures bientôt 5 ans auparavant. Anybref.

Le mercredi ou le samedi, j'allais à Coty avec ma mère. J'ai porté un corset orthopédique de 9 à 15 ans. Ma grand-mère s'est rendu compte, en me voyant sortir de la douche, que j'avais une hanche 2cm plus haute que l'autre, ce qu'est pas vraiment top. Quand je l'ai eu, il me couvrait ce qui allait devenir mon fardeau sur la poitrine et me descendait jusqu'à la moitié du cul. Tu sais comment sont les gosses, à cet âge : j'ai morflé grave. Outre les hahaha tu portes une couche!, cette horreur, les premiers mois, avait pour fermeture un truc en métal, pointu, à glisser dans un des trous. Ça me trouait tous mes fringues. Il me fallait des t-shirts au moins tous les mois. J'ai écumé les étagères de t-shirts de Jenifer, les vieux, avec les nounours à casquettes. Back then, j'adorais ça. Je mettais des jeans taille basse en 34, ouais-ouais.
L'avantage du corset, c'est que tu ne peux absolument pas grossir, et que putain c'que tu pousses. Je me suis mise à dépasser d'une tête toutes les meufs, et aujourd'hui je suis considérée comme grande du haut de mon mètre 70. Mais du coup, j'ai dû refaire ma garde-robe tous les 6 mois.
Sans parler ces merdes de sous-vêtements-sans-couture-sur-les-côtés à foutre en-dessous H24. Hello la canicule.


Un jour, ma mère est rentrée dans ma piaule alors que j'étais occupée à faire copuler jouer avec des animaux en plastique en me sortant tiens, il serait ptet temps de t'acheter des soutifs.
Je sais pas si c'est moi, ou bien si c'est pour chaque meuf : mais bordel qu'est-ce que t'es fière la première fois que tu rentres dans Eram pour t'acheter TA lingerie. Même si c'est du A. Du coup je voulais montrer à tout le monde. N'importe quel prétexte était bon pour sortir de la salle de bain à moitié à poil. Anybref...

Quand j'ai commencé à avoir des nichons à la place des bourgeons, ce qui coïncide avec l'époque où mes hanches ont décidé de doubler de largeur, y'a fallu revoir l'ergonomie du corset. Si t'es une nana, imagine ta poitrine cintrée par un demi-centimètre de plastique alors que tes seins poussent douloureusement. Pareil aux hanches, pile sur chaque os. Outre la douleur engendrée par le port ET le manque de corset, lorsqu'il fallait le laisser plusieurs semaines au prothésiste pour le modifier, j'ai encore dû revoir mon placard.

Je crois que c'est là que j'ai commencé à choisir mes propres fringues. On se foutait toujours allègrement de la gueule, j'avais pas de jogging et j'aimais pas le rose, et je mettais ni gloss ni mascara. Mais j'avais arrêté les nounours dégueulasses de Jenifer pour me mettre à une espèce d'ethnique-plouc. Suite aux conseils de mon oncle, j'avais aussi eu l'idée brillante de recouvrir mes futs de javel, pour la plus grande joie de ma mère.

Je m'étais aussi teint les cheveux pour la première fois. D'abord, j'avais eu droit au fond de décolo de ma mère, et donc à quelques mèches blondes. Après négociation, j'ai pu faire ma première couleur, celle qui m'est restée des années durant, dont je porte encore des reflets incachables même sous du noir aujourd'hui : du rouge. Par la suite, j'ai abandonné mes cheveux pour un carré, puis expérimenté diverses coupes sur tifs mi-longs.
Aujourd'hui, je lutte toujours pour que mes pointes me caressent à nouveau les reins.

J'me rappelle aussi de mes premiers essais maquillage. Ma mère me maquillait, à Noël, à mon birthday, aux concerts. Une fois, j'ai voulu discrètement remettre du crayon (turquoise, I remember) le lendemain matin pour aller au collège. J'me suis fait tuer.
Alors j'ai acheté mon premier crayon khôl et mon mascara. Je me maquillais à l'arrache dans le garage en partant, me démaquillait le midi, me re-maquillait pour la journée, me re-démaquillait le soir. Je faisais un gros trait de khôl noir sous l’œil. That's all. C'était moche.

Puis je suis entrée dans la rebellitude. En plus du make-up, j'enfilais des mini-jupes et d'outranciers décolletés dans le garage. Et des résilles. Je volais le perfecto de ma mère. J'ai sauté de ma fenêtre pour darasser. J'ai été arrêtée plusieurs fois pour vol. J'ai rencontré M. Poil. On s'est séparés pour des conneries. A l'heure qu'il est, je les regrette encore. J'ai perdu une pote parce que son mec m'a fait des trucs en concert. J'ai baisé comme une dingue. J'étais jamais chez moi.

Je suis tombée éperdument amoureuse, plusieurs fois. On s'est foutu de ma gueule ou bien on m'a aimé en retour. J'ai fait des coups de pute comme on m'en a fait. J'ai fait de grands projets avec quelqu'un qui n'était pas pour moi. Tout était drapé dans le mélodrame de l'adolescence.

Puis je suis partie chez mes grand-parents. J'ai appris à me maquiller. J'enfile des t-shirts homme en XL à défaut d'oser mettre ce que je rêve de porter. J'ai passé mon bac. J'ai vécu ma première année de fac en cité universitaire et j'ai cru mourir. J'ai retrouvé M. Poil l'été. On s'est retrouvés. On habite ensemble et on découvre un peu la vraie vie. Je me suis mise à cloper. J'ai appris que j'avais du cholestérol. Ma famille me considère comme une jeune femme, M. Poil comme une femme tout court.

Tout ça pour dire que j'ai claqué 200€ à Yves Rocher et Sephora. Je m'en serais jamais cru capable.

mardi 11 décembre 2012

Où j'en appelle à vot' générosité, M'sieur 'Dames.


Attendu que j'ai dû faire une enquête en cours de psycho sociale. Attendu que le sujet choisi par mes fac-buddies est naze. Attendu que j'aime pas qu'on décide d'un sujet sans moi. Je fais une enquête all by myself pour ma propre curiosité.
Je cherche des sujets (ouais je sais, c'est flippant comme mot). Boys and girls. Ça prend, genre 3 minutes.

C'est quoi les 5 premiers mots qui te viennent à l'esprit, là tout de suite right now, spontanément, sans tricher for fuck's sake, quand tu lis, en l’occurrence, le terme "pornographie"?
Et quand t'as tes 5 mots, c'est quoi les 2 les plus importants?
Aucune réponse n'est mauvaise. Si j'arrive à avoir assez de monde, j'fais un edit pour donner les résultats de mon enquête.

Thanks.

Crève l'abcès, oublie pas de mettre des gants.



Je suis comme tout le monde : Noël, ça me broie les couilles menu-menu. 
J'ai pas été élevée dans la tradition de Noël. Je ne me rappelle que de 2 réveillons, quand j'étais gosse : l'un où j'ai passé la soirée à jouer à mon jeu de plateau Charmed (j'étais gosse j'te dis), un autre où ma mère chialait sa race devant un verre de Loupiac, et mon grand-père qui l'engueulait de sa voix tonitruante, voix dont j'ai paraît-il hérité dès qu'on m'hérisse le poil.

Mais au pire, on s'en bat les couilles de Noël, c'pas pour ça que j'ai le besoin viscéral d'écrire et les mains qui tremblent sur le clavier, au lieu de réviser ce putain de cours d'ergonomie de mes 2 ou de rédiger mon compte-rendu de TP.

Dans mon premier article - que personne n'a jamais, tant mieux peut-être, tant pis sûrement -, j'parlais d'un blob à l'intérieur de ma caboche. J'ai aussi parlé de l'étang stagnant où rôde tout ce que tu as jamais voulu oublié, évité.

En ce moment, je m'y rends. Il fait froid, en même temps je suis bras nus. Le vent me gifle, je ne sens plus mes piercings, j'ai la trouille de lever les yeux rapport à un film qui m'a traumatisé gamine, où une meuf voyait des cadavres flotter dans les branches. J'vois pas à 3 mètres. Mon cœur fait du dubstep, le silence se fait dans ma tête. J'ai envie de vomir. Je distingue la margelle et ses vieilles pierres fissurées, ma peur du vide glisse à l'aide dans mes veines. C'est une drôle de sensation ; comme quand j'ai une migraine, et que seul le jet d'eau de la douche sur mon crâne me soulage.
Sous les feuilles mortes, bouffées par les poissons, il y a des moi. Y'a la gamine meurtrie, la femme qui doute, le sexe qui s'éteint, la mère qui avorte, la vieille qui s'arrache des lambeaux de peau du bout des dents. Certaines sont méconnaissables, c'est leurs yeux vides qui me transpercent l'âme et leurs voix nasillardes qui me susurrent au creux de l'oreille.
J'peux plus bouger. Pourtant, y'a de l'eau là-dedans, je devrais pas sentir le vide.

Je cherche le point de départ. Samedi, quand j'ai appris que ma mère avait mis les voiles. Quand j'ai été trop lâche pour affronter le dragon. Dimanche, lorsqu'on m'a convoqué manu militari en s'attendant à ce que je tombe le futal. Quand j'ai voulu cracher, pour au final simplement laisser couler ma salive sur mon menton. Quand j'ai chialé de rage. Quand on marchait sous le gris du Havre pour trouver un tabac et qu'à l'intérieur, je me sentais mourir, en tournant dans ma tête moi, les cadavres du placards familial, moi, M. Poil, moi, ma pute de belle-mère, moi, l'ex parfaite, moi, l'épitaphe que je laisserai si là, maintenant, je lâchais la corde.

J'comprenais pas le concept avant - mourir à l'intérieur. Depuis quelques temps, bientôt 3 ans en fait, ouais, j'pige beaucoup mieux. C'est assez soudain. Comme une crise de hoquet après avoir trop bu. Et tu te sens pourrir. Les vers grouillent, grignotent des parcelles de peau, te pénètrent, ils sont froids, visqueux, te dévorent.

Dans ces moments-là, rongée par la haine, la culpabilité, la jalousie, la colère, le chagrin, je suis morte. Je ne désire que le désir. J'essaie de combler le vide, mais les vers se jettent sur les substituts comme la misère sur le monde. Substituts, by the way, d'une futilité qui tient de l'incroyable.

Je rêve d'une aiguille, chargée d'encre qui me poignarderait quelques couches de l'épiderme. Qui marquerait ma peau et y graverait ma filiation. Tout ce que j'ai eu, tout ce que j'ai raté. Encore une fois.

Tatts and boobs, what else? Peut-être un vermifuge.


lundi 26 novembre 2012

Le premier frère que j'ai déjà jamais eu.



La Corvégienne, quand elle est bourrée, elle sort de sacrées pépites. Celle-ci je la partage avec elle, pour le même mecton.

J'ai eu des potes du sexe opposé, beaucoup. J'en ai eu des putes, des bath', des qui m'ont couru après, des qui m'ont oublié. Et en L1, j'ai rencontré ce mec. Appelons-le Casimir.
Si un jour tu passes par l'UFR SHS sur le campus de Mont-Saint-Aignan, tu pigeras pourquoi, en explorant les rangs des amphis 400 et 250.
Le meilleur avec lui, c'est quand on se fait des soirées (voir huge exemple plus bas). Ça se barre en couilles de tout les côtés, mais on a toujours un peu notre moment.

- Apéro?
- Apéro.

Quand tu nous vois comme ça, on a pas l'air si proches que ça. On est pas souvent à côté (ce privilège revient à la Corvégienne), on sort pas souvent ensemble. En soirée, il est plus avec M. Poil qu'avec moi. Une amitié virile, tu vois. Mon insulte à moi, c'est morue. Limite, il met une majuscule. Je lui sors de tout. Surtout pute. Mais quand on se retrouve autour d'un verre, d'une clope, qu'on se sourie discrètement ou qu'on pouffe comme des cons pour une private joke, j'ai l'impression qu'on est les seuls. Comme si nous étions au Bout du Monde, sur les galets gris du Havre, autour d'un pack de bières à faire tourner un oinj. Qu'est-ce qu'on est bavards tous les 2, quand on a bu.

Comme pour l'anniversaire de Socio, au Délirium. On était juste partis fumer, on avait chacun 3l de Guillotine dans le sang. On parlait comme ça, pour rien dire. On parle de dentistes et tu finis par me raconter ton diabète, ta maigreur, ton frère. Alors je te raconte mes kilos en trop, ma terreur, mon frère, ma mère, mon père. Et je me mets à essuyer mes cernes pour dégager les larmes en m'excusant, mec, chuis vraiment désolée putain, excuse-moi. Casimir me prend dans ses bras et me parle, me rassure. "Si ça va pas, t'appelles. On sort, on va boire. Les potes, c'est fait pour ça." J'étais encore en train de chialer sur ton épaule, à peine plus haute que la mienne, quand la Blonde est venue voir ce qu'on branlait depuis 40 minutes.

- Apéro?
- Apéro.

Dimanche, c'était la crémaillère de la Blonde et la soirée de départ de ce lâcheur de Gay, qui part pour Londres sans date de retour mercredi. J'suis arrivée en première, avec F. Casimir est arrivé après, suivi de la Corvégienne et de ma copine de boobs. On s'est foutues de la Corvégienne, on l'a harcelé pour tout savoir de son date avec le Cubain la veille. Casimir veut pas que je lise un texto, on se court après dans le jardin, mes seins débordent de mon soutif et il a failli se viander comme une merde car "OH PUTAIN UN GROS CHAT!". Il défend farouchement son pote, il se pouille nicely avec ma CDB. On fait les putes, on se marre.

- Apéro?
- Apéro.

Le Cubain ramène sa gueule, suivi par Socio. Y'a du gâteau, des bonbons, des chips au wasabi, des bières, de la vodka, du vin. M. Poil se montre enfin, avec le jack daniel's. Gay est le dernier à se pointer, il est malade, mais c'est pas grave, il est venu.

On a liquidé la bière. On carbure à la vodka-oasis. On ouvre la bouteille de vins. On fume.
On découvre qu'un cercueil vodka-vin-oasis-jack-croquettes pour chat-coquillettes crues-cranberries-cannelle-chips-gâteau, ça a un étrange goût de noix de coco. On fait tourner une fourchette ; c'est Gay notre maître en fellation. M. Poil lèche du whisky dans son nombril. On touche le cul de Casimir pendant que la Blonde et ma CDB parlent de se foutre ensemble. On stalk la Corvégienne et le Cubain, quand elle le raccompagne à la gare. Quand tout le monde commence à se barrer, Casimir reste sur le capot de CDB pendant 10m, M. Poil saute par la fenêtre ouverte de Socio et jette des mouchoirs sur son pare-brise.

On n'est plus que 4 ; la Blonde, Casimir, M. Poil et moi. M. Poil se fout en calbute et kidnappe les lunettes de Casimir. Ils roulent ensemble sur le carrelage pendant que je chiale de rire. J'éborgne presque Casimir, on se met d'accord, je le dédommagerai en mcdalle. J’ébouriffe ses cheveux, il me traite de morue, cette insulte qui n'appartient qu'à moi. On se fait la gueule pour de faux.

Notre moment commence. On finit le whisky et le vin. La vodka, ça fait longtemps qu'elle est vide. Mise à part notre hôte, on est tous plus ou moins raides. On se taxe des clopes.

Je retrouve mon Casimir. Il me parle de son diabète. De sa chatte de 20 ans qu'est morte y'a 3 semaines, et je vois ses yeux devenir humide. Je suis tellement désolée pour toi mon p'tit chat. On parle de la fac. Nos problèmes de motivation, notre mention. "On passera pas tous en M2.", qu'il me dit, et on sait que tous les 2 que si l'un de nous passe pas, ce sera la déchirure. Mais putain, il faut qu'on passe mon p'tit chat, il faut qu'on soit chargés de TD dans 2 ans. T'imagines, il faut que nos étudiants se refilent les horreurs. T'as Synapse/Casimir en TD de neuro? Putain, tu vas en chier, c'est des putes.
M. Poil me caresse le dos. Il sent ma frousse comme je sens celle de Casimir.

Le 26 janvier, y'a Punish Yourself qui passe à Paris. "C'est un samedi, j'y vais avec un pote, normalement on y va en train." Faut qu'je vienne putain, faut qu'je vienne, on se tient au courant, dès qu't'es sûr, putain on y va, on va se jouir dessus, on va se bourrer la gueule. Faut qu'on y aille ensemble.

On se pause chez nous. M. Poil fait une plâtrée de pâtes-carbo. On discute toi et moi, de La nuit du chasseur qui sort en dvd, de Chuck Palahniuk, du concert d'Eighties MatchBox B-Line Disaster où tu m'as même pas pris de t-shirt, sale bâtard. On revoit nos photos de la honte. On comate devant Strip-Tease, tu regardes avec intérêt Zemmour&Naulleau. Tu craches sur ces connards qui disent de la merde sur Blur et Oasis dans Fan des années 90.

On va se coucher. je te poke one last time, mi casa es tu casa. Et ce matin à 9h, tu es déjà parti.

Punish, on ira ensemble. Les étudiants, on les terrorisera ensemble. On se bourrera encore la gueule ensemble, on se taxera des clopes, je t'ébourifferai les cheveux et tu m'immobiliseras au point de me faire mal. On se sourira d'un bout à l'autre de la table, je sortirai juste après toi à chaque partiel. Si besoin est, je te désaperai encore de force et j'irai encore t'allonger sur le canapé, en m'assurant que tu vas bien, putain tu vas vomir là, t'as pris ton insuline sale con? Et tu te foutras de ma gueule parce que je vais me pisser dessus bordel de merde M. Poil, rampe hors de cette salle de bain je pisserai pas dans la baignoire, rien à foutre t'avais qu'à pas picoler autant. Si c'est moi qui me retrouve la tête dans la cuvette à pleurer, tu viendras m'aider, tu t'assureras que je me couche, ou que M. Poil m'a bien réceptionné.

Mec, je t'aime. T'es une sale pute que j'adore. J'espère qu'une fois enseignants-chercheurs, on se fera encore des cercueils dégueulasses à nos birthdays et que tu raconteras à tes étudiants que tu vis avec M. Poil et que je suis votre femme de ménage. Vous êtes beaux tous les 2. On est beaux tous les 3. Nous 2, je sais pas à quoi on ressemble mais je suis sûre qu'on défonce.

Mon canapé est le tien, whenever you want.

samedi 24 novembre 2012

Qui c'est qu'a la plus grosse?



Je n'ai jamais su faire une division à la main, faire une ligne droite sans règle, prendre une décision sans la regretter. Et surtout, surtout, je suis incapable d'éviter la comparaison, FOR FUCK'S SAKE. Je vais donner 2 exemples ici.

Ça m'a pris quand, après avoir inauguré ce blog trop d'la balle qui aura au maximum 4 lecteurs au cours de sa petite vie de blog, j'suis allée au super u d'à côté parce que la conne de chatte braie dès qu'on se lève dans l'espoir que sa gamelle se remplisse et c'est pas normal d'être normand et de pas avoir de crème dans son frigo, BORDEL!, ça m'a pris en regardant les gens. Les petits vieux regardaient mes piercings et mon tatouage et les jeunes mon manteau usé, mes insignes Mercedes sur les épaulettes et l'écharpe tricotée par ma mamie. Je regardais leurs caddies de petits vieux remplis de tripes à la mode de Caen, d'huile d'olive et cristalline et leurs cuisses d'adolescentes au diamètre avoisinant celui de mes avant-bras, leurs blackberry et leurs doudounes.

On se compare toujours et depuis toujours. A ses frères/soeurs, à ses pairs, à ce qu'on voit tout autour de nous. Dans ce monde d'images, il n'y a pas d'autre choix.
Mais chez moi, ça touche au pathologique. Je suis barrée comme meuf. Je supporte pas de faire les boutiques avec des potes, parce que je regarde tout d'un oeil jaloux. Je ne regarde que mon nom dans les listings de la fac, sinon je bade et m'autoflagelle pendant des plombes. Si quelqu'un me regarde dans le bus, ma gorge se serre. En famille, dès que les têtes se tournent vers moi ("Et toi?"), je veux fondre avec ma chaise. Mais ça, ça reste encore de l'ordre du presque-normal.

J'aime me comparer à des fantômes.

J'en ai beaucoup. Tout le monde a au fond de sa tête (ou son coeur, ça dépend, t'es romantique ou lacanien?) un petit étang. L'eau est stagnante, glauque, et les queues des poissons effleurent des chairs qui pourrissent dans la vase. De temps en temps, tu vois une pellicule blanchâtre sous les remous, et là, tu as 2 solutions : soit t'es lâche, alors tu hurles et tu files te cacher sous ta couette, soit tu mets tes couilles sur la table (ou la margelle autour de ton étang) et tu mets les mains dans ta merde.

Moi, je suis lâche. Et toi?

Bien sûr, t'as des cadavres qu'ont toujours été là. Tes parents, entre autres. Je sens venir le cliché sur l'étudiante en psycho qui fait son coucou hebdomadaire à son clitoris devant quelque volume rébarbatif de Sigmund, fais-toi plaisir, c'est gratuit ; mais réfléchis-y, mon poussin.
Moi, c'est ma mère qui remonte le plus souvent. Pour un peu, elle m'attraperait par le bras et me noierait contre son sein. Car je ne sais pas dans quelle mesure mes comparaisons sont accurate.
Physiquement, nous avons un air de famille indéniable, bien qu'elle soit de taille average, très brune sous sa couleur blonde et bouclée, alors que je suis grande et que je tire plus sur le châtain, avec les tifs plutôt lisses. Tout le monde souffle à quel point je leur fais penser à elle en me voyant aujourd'hui ; sauf ma grand-mère, qui n'a jamais compris cette remarque.
Par contre, pas de souci pour nous rapprocher au niveau du poids. Comme il est de sens commun qu'un régime à base d'alcool et de lexomil est très bon pour maigrir, je l'ai vu dépasser les 120kg. Il paraît qu'aujourd'hui, elle en est à 60. Moi, j'oscille, je maigris souvent et vite (mais sans jamais perdre mes boobs légendaires, thank god!), pour reprendre après. Et j'ai appris cette semaine que j'ai du cholestérol. A 19 ans. Choueeeette.
Ma mère, je sais ce qui se passait dans sa tête, et c'est surtout là que se pose le problème : je lui ressemble. Je ne suis pas aussi mauvaise, ni aussi garce et manipulatrice. Mais je partage nombre de points qui me font aujourd'hui vomir, et ça m'effraie. Ça me broie jusqu'aux os, et je me retrouve à suffoquer sous le poids de d'une hérédité qui semble me courir dans les veines.
M. Poil, ça le rend fou (M. Poil, c'est le monsieur qui me colle des frissons partout et partage mon appart' depuis plus d'un an ; si tu voyais le morceau, tu comprendrais tout de suite le nickname). Il ne peut rien car je ne lui dis rien. Ça  ne l'empêche pas d'essayer de me remettre les commandes en main.
"Mon chat, si tu fais la comparaison avec ta mère, c'est que justement t'es différente. Ta mère elle est barge et bornée, toi, tu réfléchis, t'es capable de ravaler ton venin, même s'il faut des heures d'engueulades pour que t'y arrives. J'te dis, si tu compares, c'est que tu sais qu't'es pas comme elle."
Si c'était aussi simple, mon amour. Aujourd'hui encore, dans mes traits, je cherche les yeux gris de mon père, la courbe de sa mâchoire, sa pudeur et ses colères froides que j'ai toujours admiré. Les miennes sont furie, vaines, destructrices.
Telle mère, telle fille. Je ne veux pas finir par noyer des cachetons dans du pastis en délirant en laissant mes enfants crever de faim dans la merde de chat dans un appart' sans eau chaude.
Comme elle, je fume. Je suis incapable de l'affronter. La couardise me détruit.

Mais si y'avait que le background familial, les relations oedipiennes et autres trucs funky du genre, tu te doutes bien que ce serait trop facile. 

Je me compare avec chaque meuf que je peux croiser dans ma vie. Le pire, c'est l'ex de M. Poil. Je la considère aussi comme un fantôme, du fait que je ne la connais pas directement. Et que sans même le savoir, elle me hante souvent, lorsque je regarde l'homme avec qui je vis et que je me rappelle ce qu'il m'avait dit. Cette nana, c'est un peu ce que j'aimerais être, un peu ce que je déteste, quelque chose qui m'irrite au fond de la gorge et me fait tousser, tousser, tousser à chaque goulée d'air. C'est une visiteuse assise sur ma margelle, qui me prend la main en souriant pour que je m'approche des morceaux de corps remontés à la surface, me susurre "Regarde et confesse-toi.".
Faut dire que ça avait mal commencé, et ça c'est ma faute, I know. M. Poil et elle sont restés très proches, no prob by me. Mais avoue que c'est agaçant sa mère quand ils se téléphonent qu'en lousdé. Anybref, ma jalousie c'est un autre problème typiquement ovarien.
Passons sur la comparaison physique, parce que ça c'est juste universel, dès que t'as une paire d'ovaires tu te sens obligée de faire le tableau.
Les études, c'est un peu le beginning de la comparaison de merde qui te fait te sentir comme un hardeur qui bande plus. Prépa, puis une L3 obtenue avec mention TB. Je me sens petite à côté, mais relativisons : j'ai un an de moins et je suis en L3, cette année, et je pensais m'en tirer avec une mention B en me sortant un peu les doigts du cul. Où qu'il est le souci, et pourquoi tu mets "penser" à l'imparfait que tu te demandes, sweetie? Parce que ça pue du cul de tomber par hasard (no fake, j'ai vraiment pas fait exprès -pour une fois) sur un texto disant, en substance, "Je suis sûre que j'ai fait mieux que Synapse en bossant carrément moins qu'elle!".
It hurts. It hurts parce que là, en plein dans ta gueule, tu te prends toutes tes faiblesses. Et le mépris gratuit. Tu ressasses pourquoi t'étais pas capable d'attaquer une prépa, pourquoi tu t'es lancée dans une filière au hasard, pourquoi t'es là. Pourquoi t'es pas brillante, toi, la fille de ta mère. Sois brillante. Ferme ta gueule, et sois brillante.
J'aurais pu m'arrêter là. Après, je compare son couple et mon couple. Je note ce qui a changé chez moi et chez lui depuis la première fois, quand nous avions respectivement 15 et 16 ans. Je me demande ce qu'elle a changé chez lui. A quel point il l'a aimé. Il a toujours ses cours dans un casier. Elle a toujours ce qu'il lui a écrit. Moi, j'ai du tout perdre il y a 2 ans passés, tout ce qu'il me restait de nous avant. Quand je lui demande de m'écrire, comme avant, il me demande ce que j'entends par là. Tout ce que j'écris pour lui reste donc dans un dossier. De toute façon, il n'arrive pas à me relire.
Je me demande si ce qu'elle pense est sincère lorsqu'elle lui demande s'il ne répond parce que je supprime ses textos en cachette. Et pourquoi il ne lui répond pas, ne me défend pas. Il me dit que ça n'en vaut pas la peine. Elle est convaincue que je la déteste : en fait, je me sens juste petite et conne et méprisable et j'aimerais savoir.

Parfois ça passe. Quand il me réveille en pleine nuit pour me prendre dans ses bras, qu'il me galoche comme à la fin du monde, qu'il me baise jusqu'à la moelle en murmurant à mon oreille à quel point il m'aime, que je suis son ancre dans cette ville qu'il hait. Quand il me mord alors que j'essaye de planter les griffes dans ses fesses en maudissant son mètre 92 qui m'empêche de les atteindre, que j'explose dans mon orgasme et qu'il étouffe le sien dans mes cheveux, je me sens mourir tellement je suis bien. Et je ne pense plus aux autres.

Souvent ça m'obsède et je me demande ce que je peux mettre sur mon crâne pour calmer cet eczéma, putain de fils de pute sa race.

J'ai son numéro dans mon répertoire, à cette nana. J'ai commencé un texto, plusieurs fois, pour faire marche arrière, et chaque fois ça me serre davantage le coeur et je me demande pourquoi je m'en empêche. Je n'ose pas lui dire à quel point cette rivalité, aussi futile et personnelle soit-elle, me pourrit. Quel motif égoïste pour un premier contact.

Et j'écoute ça, en perdant 8 minutes de vie à chaque clope que j'allume entre mes lèvres.

"Je sais, je n'ai offert que des bouquets de nerfs."




J'ai jamais accroché au journal intime. J'ai essayé quelques fois, jamais tenu plus de 3 pages avant de foutre la pauvre chose sous un meuble, pour le découvrir des lustres plus tard et rougir toute seule devant les mièvreries que je crachais sur papier à l'époque.

Alors, quel intérêt de faire un blog, aujourd'hui? Ce n'est ni plus ni moins qu'un journal intime ; sauf que celui-là, tu veux qu'on le lise. C'est de l'exhibitionnisme pur et dur. Tu veux être lu, tu crois être capable d'aiguiser une plume sympatoche et que de chouettes commentateurs trop d'la balle, parmi lesquels tu choisis ton bff du net, te disent que non, bordel de merde, elle est pas sympatoche ta plume poulette, elle est superbe, sensible, profonde, tiens d'ailleurs c'est tellement beau que j'me touche dessus, et autre conneries pour poètes pré-pubères de skydaube.

Je n'ai pas la prétention d'écrire. J'ai un style, que j'ai pu développé tant dans le scolaire que sur mon temps libre, un style dont on peu reproche parfois la lourdeur. Comme dirait mon prof d'histoire-géo de terminale, celui-là même qui m'a dit que j'avais l'écriture d'un instituteur du XVIIIe, "c'est baroque!". Mais je m'égare. Tout ça pour dire que je si ne sais pas écrire, j'aime ça. Je pratique de plus en plus et vraiment, j'aime ça.

Pour se sentir mieux, y'en a qui fument, qui boivent, qui baisent, qui se battent, qui se noient dans le taf, ou qui se laissent mourir à l'intérieur. Pourquoi je ne pourrais pas essayer d'écrire, moi? Puisque fumer/boire/baiser, ça ne me suffit plus.

J'en ai trop dans la tête et pas assez sur la langue. J'ai les mots pourtant. Ils se bousculent pour passer, furieux, acérés, ils m'écorchent l'oesophage et le palais, et se coincent là, comme une pelote de barbelés. Je ne peux que ravaler, dissoudre dans l'acide qui brûle mes veines.

Peut-être que ce blog me permettra d'exprimer ce gris. Je me fais pas d'illusions, aussi vais-je t'épargner le speech "je sais que tu ne me jugeras pas gentil lecteur <3". Le jugement est une partie intégrante de nous. C'est sûrement ça qu'on cherche en publiant sur le web. Je ne suis pas différente.


Anybref. A la prochaine, si tu repasses.