jeudi 27 juin 2013

Back to the mess.



Bon.

La dernière fois que j'ai écrit ici c'était pour raconter comment je me suis faite larguer. De ce côté là, rien de nouveau, il est toujours parti, toujours aussi bien dans sa nouvelle vie de célibat, chachablabla.
Je l'aime toujours M. Poil, tu vois. Mais je me suis fait à son absence, au lit vide, aux repas seule. Et c'est plutôt bien. Lui, il s'en bat toujours autant les couilles de moi, même si je reconnais qu'il y a eu du mieux quand même.

Moi de mon côté je déménage dans 3 jours et c'est toujours autant le bordel. J'ai pas assez de cartons, d'abord ; puis j'ai pas la motivation, non plus. Non pas que j'ai plus envie de me barrer de cet appart de merde, bien au contraire. C'est juste que les deadlines et moi, on s'aime pas trop, on se juge de loin en attendant de voir qui sortira vainqueur de la lutte contre le temps. J'aime à croire que je suis brillante dans l'urgence.
Autant te dire tout de suite, je gagne pas souvent, et là on est bien barrés pour se retrouver dans la merde jusqu'au cou.

Dans la série des autres trucs chouettes, je bite rien à mes derniers articles pour préparer mon mémoire. Je vois mes rêves de thèse et d'articles publiés et de cours en amphi s'envoler en me faisant un bon gros doigt pendant que je pleure en me frappant la tête dans un mur. J'exagère sûrement un peu, mais j'en suis pas loin. J'essaye de m'accrocher, mais j'ai juste pas le courage. Ou plutôt, trop de colère envers moi-même pour prendre une bonne goulée d'air, me foutre un coup de pied au cul et me poser tranquille devant mon café-clope pour m'y mettre calmement et sans stress.

Mon père est parti en désintox y'a 2 jours, presque à l'autre bout de la France et je sais pas quoi lui dire à part un minable prend soin de toi quand je l'ai au téléphone. La pudeur dans les 2 sens, je lui ressemble rarement autant que dans ces moments-là ou on sait pas quoi se dire. On est à l'aise l'un avec l'autre, mais pas en parlant l'un à l'autre. J'me comprends. En attendant, y'a son cadeau de fête des pères sur mon bureau.

Sinon pour les trucs agréables, j'ai passé un bon week-end qui s'est conclu je suis plus trop sûre de savoir comment par du sexe oral très alcoolisé derrière une baraque à Pont-Audemer. On se voit régulièrement, il est gentil tout plein, on a de quoi discuter, c'est assez cool. Pas eu assez de cul encore pour pouvoir juger sur ce plan-là, mais ça peut devenir un truc sympa. Et les autres gens de la soirée étaient d'la balle aussi pour la plupart. J'ai aimé passer du temps avec de nouveaux gens.

Casimir a kiffé son cadeau d'anniversaire et c'est une grande victoire pour moi.

Une meuf trop dar part en Chine bientôt, ça ça me fait bien chier. Elle va me manquer.

Bref, y'a du bon et du moins bon, je sais pas si je me sens bien ou pas. On va dire que je dérive. Je dors trop, aussi.


dimanche 9 juin 2013

J'adore ces petits imprévus.

Hier j'étais à Caen pour la T-Day Convention. J'voulais plus trop y aller, mais j'ai bien fait.

Le train c'était long et chiant, Caen c'est moche, je me suis faite lourdement draguée le temps d'une clope par un nigérien, et mon collant était déjà niqué aux pieds.

Qu'à cela ne tienne! L'ambiance de la conv était d'enfer, j'ai vu des artistes fabuleux et de véritables œuvres d'art. Et surtout, j'ai croisé le chemin de ce petit bonhomme, un croquis sur le troisième stand visité, dont voici le résultat 3h et 19 couleurs plus tard, encore tout frais :


Modèles cherchent preneurs. Je suis pas du genre à laisser une bestiole crever devant ma porte moi (non ce parallèle n'est pas du tout exagéré). Mais j'avais pas du tout prévu de me faire piquer. Après quelques instants d'hésitation et une course effrénée vers le distributeur automatique, David de Monster Family à Guingamp m'a tatoué ce bébé Cthulhu que j'aime d'amour sur le mollet droit.

Et comme David est un dieu de l'aiguille, obsédé par les détails et les dégradés de couleurs, un enculeur de mouches comme il l'a dit lui-même, il a gagné le premier prix du concours Best of Day grâce à ce petit monstre.

Je suis extrêmement fière de porter ce tatouage et de lui avoir permis de mettre un prix de plus dans son shop, et super heureuse de lui avoir fait entièrement confiance pour ce taf de ouf.

jeudi 30 mai 2013

"Je ne t'aime plus."



C'est ce que m'a dit M. Poil jeudi dernier à minuit et demi. Il ne m'aime plus.

Quand on t'annonce qu'on ne t'aime plus, tu ne peux rien faire. Tu n'as pas de quoi te mettre en colère, car ce n'est la faute de personne. J'ai bien essayé d'attendre son retour, mais il m'a bien fait comprendre que sa décision est définitive. Alors t'arrêtes de dormir, de bouffer, tu regardes les bouteilles qui te murmurent au creux de l'oreille que ça te ferait pioncer et tu penses à ta mère devenue tarée et ton père qui prend le même chemin. Tu cherches dans tes contacts quelqu'un qui pourrait te refourguer le numéro d'un dealer, mais tu ne connais personne à Rouen. Tu adoptes donc le réflexe le plus con et inutile du monde : tu chiales ta race. Tu peux rien faire d'autre anyway.



Tu pleures au téléphone. Avec ton ex (ça, tu commences à peine à le penser, hors de question de le prononcer), avec tes potes, avec ta famille, avec le doctorant qui encadre ton mémoire. Tu pleures tout le temps.

Soudainement, t'as l'impression que ça va mieux, mais quand M. Poil passe récupérer quelques affaires, tu pleures encore plus. Tu lui dis qu'il est beau et tu meures d'envie de foutre le nez dans son cou, de lui choper la bite, de lui hurler que tu l'aimes, de lui rouler des patins dégueulasses, mais il ne veut même pas s'asseoir à côté de toi sur le canapé. Tu dors la gueule écrasée dans son oreiller.

Dans l'appart, il est partout. Dans la toile de Dark Vador au mur. Dans ses fringues qui pendent du tancarville. Dans le perfecto sur la chaise du bureau, qu'il t'a offert pour tes 19 ans. Dans la basse à tomber par terre dans le coin du salon, offert il y a même pas 2 mois pour tes 20 ans. Dans tes bijoux, tes propres fringues, dans chaque objet qui traîne.

Et quand tu le vois, tu peux pas t'empêcher de lui poser des questions de merde.
Je t'ai rendu heureux?
Tu retiens quoi de moi?
Tu m'oublieras?
Tu regrettes?
Tu ne penses plus du tout à moi?

Tu tends le bâton pour te faire battre et t'en redemandes.
En attendant, tu dois résumer un article de 45 pages à rendre dans une semaine, tu dois chercher un stage, et un nouvel appartement. Suffisamment grand pour garder tes animaux, suffisamment étroit pour ne pas excéder 450€ de loyer. Mais comme t'es conne, tu regardes les 3 malheureuses photos que tu as avec lui, tout le temps, et tu te passes en boucle la vidéo de tes 20 ans où il t'embrasse comme un taré.

On te dit que t'es jeune et que t'en auras d'autres. Ils ont beau avoir raison, t'as juste envie de leur éclater la gueule, parce que celui que tu veux, tu le regardes partir en sanglotant.

Tu cherches ce que t'as fait et tu te mets à te haïr, toujours plus. Parce qu'il n'y a personne à blâmer, mais qu'il est trop difficile de se résoudre à avancer.

Tu pleures, tu bouffes plus, tu dors plus, tu ne sors plus de cet appart qui est plein de vous, votre histoire, et qu'est-ce que tu l'aimes et qu'est-ce qu'il te manque.

jeudi 4 avril 2013

Salut Maman.



J'y pensais tout à l'heure, à t'écrire. Mais IRL tu vois. Première question qui m'est venue : te la poster ou la filer à Mamy pour qu'elle te la remette?
Et logiquement : en parler?

Puis toujours les mêmes choses qui me turlupinent. A quoi ça sert? Tu comprendrais pas. Tu peux pas, tu veux pas, un bon mélange des 2. Je suis pas tellement sûre de vouloir le savoir.

Je suis fatiguée de penser à toi. Parfois ça va, t'es loin, une petite gène, comme quand je sens que mes doigts doivent craquer mais qu'un de mes annulaires résiste une trentaine de secondes. Parfois t'es obsédante et c'est toi que je vois dans le miroir ; ta gueule, tes formes, j'entends aussi ta voix en écho dans le téléphone.

C'est bien ça qu'est marrant au fond : si je te croisais, je ne te reconnaîtrais pas. T'as beaucoup maigri je sais, même si tes cheveux sont toujours aussi maigres, bien que sûrement plus longs, beaucoup plus longs. Je te revois toujours nageant dans tes bourrelets, les yeux complètement morts, balbutiante, ahurie. C'était toi qui ne me reconnaissait pas, avec mes cheveux courts noirs et bleus. J'te revois débordant sur ta chaise, à fumer pipe sur pipe, un verre à la main, ton lexomil près de ta souris, connectée au chat de rire et chansons. Complètement à côté de la plaque et inconsciente de la merde dans laquelle on vivait, littéralement. Je ne pense pas que tu aies conscience du nombre de fois où Papy a vomi en nettoyant, ni comment les mecs ont du en chier pour casser les sols à cause de l'odeur.

Soit dit en passant, tu ne me reconnaîtrais pas non plus. J'ai encore grandi, ma poitrine et mes hanches dégueulent un peu. Mes cheveux sont longs, j'ai une frange. Des piercings, ce que tu m'as toujours interdit. Un tatouage que je porte aussi un peu pour toi. Malgré toi, devrais-je dire.

M. Poil vient de m'envoyer un message pour mon anniversaire. Techniquement j'entre dans ma vingtaine à 19h55, mais il voulait être le premier à me le souhaiter.

Surtout, je t'en prie, n'appelle pas demain. Ou en tout cas, pas demain matin. Fais-le quand je ne serais pas là. Je veux pas que Mamie me regarde de côté, en faisant mine de me refiler le combiné. No way. Elle te dira que je suis à Rouen, comme d'habitude, et tu lui diras que tu veux m'écrire à la Pléiade, pour changer.

Putain, j'ai jamais foutu un panard à la Pléiade, c'était toi en deuxième année, ages ago.

J'revois Papa hein, on te l'a déjà dit. Suis-je toujours une traîtresse à tes yeux? Sûrement. J'ai pas envie de rentrer dans le débat : t'es incapable d'entendre, juste de fermer ta grande gueule (dont j'ai hérité) pour m'écouter 10 minutes.

Aujourd'hui je sais que mon père, je l'aime, j'ai rien à lui pardonner car il ne m'a jamais trahi, pas comme toi. J'ai envie de te pardonner tu sais. Je sais pas si je pourrais.
Puis te pardonner quoi? De m'avoir fait déposer une main courante contre mon père pour inceste? De m'avoir tabassé la gueule? De m'avoir fait mentir toute ma vie? De m'avoir rabaissé toute mon enfance par rapport à Paul, ton fils, l'homme de ta vie comme tu disais?

J'te déteste pas, bien au contraire. Putain Maman, tu me manques, je croyais pas ça possible. J'en ai découvert en 3 ans. Je t'ai découvert perfide et vile au possible. T'as détruit tous ceux que t'as côtoyé, tes gosses, tes parents, ta fratrie, ton mari, tes amants. D'autres que je ne connais pas.

T'es malade certes. Mais ça n'excusera jamais les puteries que tu as pu faire et tout ce que tu as pu brisé des années auparavant. Et pourtant, quelque part dans ma chair, tu me manques.

Peut-être qu'un jour, je t'appellerais. Ou je passerais te voir. Peut-être que je pourrais sourire en fermant ma gueule. Mais ça sous-entend trop de trucs, trop de réel. Peut-être que je serais prête à t'affronter et, par ce biais, m'affronter aussi un peu.

Ça me dégoûte toujours autant de te voir à travers moi. Je parle, ce sont tes mots. Je complote, tu me susurres à l'oreille.

Peut-être qu'un jour j'arriverais à faire la paix entre nous 2.

Ciao Maman.
Bon anniversaire ma gueule.

mercredi 3 avril 2013

Ces moments chouettes où rien va bien dans ta p'tite vie moisie.



Je sais pas par où commencer.

J'ai choisi mon encadrant pour mon master next year, déjà. Il est carrément opé pour me monter un sujet de thèse, mais m'a rappelé (sans aucune intention mesquine) que ma (très très) sale note en neuro du dernier semestre était une grosse tâche dans mon dossier et que cela pouvait me bloquer l'entrée en M2.
Autant dire que toute ma joie, ma fierté, ma motivation à l'idée de me réorienter de l'expérimentation animale à l'imagerie cérébrale (parce que mon prof trop d'la balle de TER prend plus d'étudiants de psycho, 'fin bref) se sont envolées en un clin d'oeil.
Alors qu'au début, j'étais en plein rêve. Y'a de la place pour du sang neuf, de brillants jeunes chercheurs qu'il me disait. Y'a plein de découvertes à faire. J'ai l'impression que mon dossier sera refusé de toute façon et je ne suis pas sûre de réussir à me parvenir du contraire. Je sais que ce 4 de merde c'était un accident pendant l'Agora, parce que je passais mes journées (et mes nuits) soit au cinéma, soit dans la chambre d'hôpital de M. Poil, j'arrive pas à me foutre dans la caboche que bordel de merde, je me suis jamais laissé bouffer par quelqu'un, ça commencera pas avec un jury pourri.

By the way, de mon TER. J'avance pas. EthoLog ne fonctionne pas sous Windows 8 et je n'ai rien sous 7 ou XP, donc vas-y que je code tout à la main et que c'est monstrueux. Je suis très à la bourre et je m'enfonce. Comme à chaque fois, je me décourage à la moindre emmerde.

J'ai commencé mon stage aussi. Non seulement c'est terriblement, monstrueusement chiant, mais en plus à priori il me manquera des heures. Youpi.

Mon père est reparti à l'hosto et en est ressorti, ben, aujourd'hui en fait. Chais pas où il en est, j'peux que croiser les doigts.

Ma mère veut des photos de moi. Je sais pas si je lui en ferais parvenir via ma grand-mère. Le 19 mars, ça faisait 3 ans que je l'avais pas vu et le compte continue.

Et vendredi je prends 20 piges. Non seulement c'est le début du début de la fin, mais je pense à cette saloperie de Reggiani et Votre fille a 20 ans. Tout simplement parce que ma mère a toujours dit qu'elle la passerait ce jour-là. J'ai beau savoir que ce soir-là, je serai entourée de potes à tomber et qui m'aiment, ça me bouffe jusqu'à la moelle.

Et hier, j'ai voulu faire ma gourmande, j'avais à peine un sandwich dans les tripes et je me suis tapé un demi joint de beuh quasi d'une traite. J'te dis pas le trip où je me suis pétée la gueule sur le campus et comment c'était flippant de voir tout mon champ de vision en noir et blanc. Bonjour la honte, les traces blanchâtres de gravier sur mon jean noir et meeeeeeerde, mais quelle connasse, du coup j'ai rien profité du tout. C'est rien en soi mais ça me fait chier.

C'est histoire de te montrer combien je suis poissarde et conne.

En ce moment c'est la lose. J'ai l'impression que tout me file entre les doigts, et qu'on a rajouté des poids à mes boulets.


mercredi 20 mars 2013

La mer.


Aujourd'hui, j'ai envie d'enfoncer des portes ouvertes, et te parler d'un truc bien dar que si tu l'as jamais vu t'as 8 ans une fois devant.

Avant, la mer, j'm'en battais un peu les couilles. Mon père m'y emmenait quand j'étais môme, je jouais dans le sable, je nageais une heure ou deux, jamais trop loin parce que le courant est une vieille pute, je ramenais des galets.

Quand j'étais une djeuns trop rebelle je descendais des packs d'une bière douteuse auprès du skatepark. Je m'aventurais jamais sur les galets, pour ainsi dire, et encore moins les pieds dans l'eau.

Puis je suis partie. Et le moindre rayon de soleil me faisait fantasmer de m'allonger à quelques mètres de l'eau, de laisser l'écume me lécher les pieds et de regarder ces connasses de mouettes tourner dans le ciel gris et inhospitalier du Havre. Quand je toupinais dans mes 14m², je voulais marcher jusqu'au bout du monde, ou bien grimper sur la falaise de Sainte-Adresse et laisser le vent me gifler le visage et me décoiffer.

Ça n'a fait qu'empirer avec M. Poil, nostalgique du Havre à fond la caisse.

Quand la mer t'a accompagné toute ta vie, même si tu n'y prêtais pas forcément attention back then, ça te marque. Tu ne te sens chez toi qu'avec le bruit des vagues et l'odeur salée des algues. Rien à foutre des eaux turquoises et des plages de sable blanc. La sensation des galets sous la plante de ton pied, même lorsque tu as retrouvé la terre ferme et le gris verdâtre qui se propage jusqu'à l'horizon, entrecoupé de ferries et de voiliers, ça reste ancré en toi. Tu n'as jamais posé le pied sur un bateau, mais tu es marin dans l'âme. Dès que tu la sais loin, comme moi à Rouen, elle te manque au fin fond de ta chair.

Le 8 mars, y'avait C2C aux Docks Océane. Bien dar, by the way.

Mais le mieux, c'était quand même cette sensation de plénitude, les cheveux dans la gueule, l'impression d'être complète à nouveau.



Now this is home.

lundi 4 mars 2013

Mon père est alcoolique.



Ça m'a semblé ridicule quand j'ai sangloté ça au téléphone, j'chialais tellement que M. Poil bitait pas un mot de ce qui sortait de ma bouche. Maintenant, je pense plus qu'à ça.

Mon père est alcoolique. Mon père est alcoolique. Mon père est alcoolique. Mon père est alcoolique. Mon père est alcoolique. Mon père est alcoolique. Mon père est alcoolique. Mon père est alcoolique. Mon père est alcoolique. And so on.

J'm'en doutais pas, mais tu peux pas nier quand il tient pas debout, qu'il arrive plus à articuler pour parler et qu'il se pisse dessus.

C'pas comme si j'avais passé la moitié de ma vie avec une piche, que ça avait détruit ma putain de famille. J'étais déçue, j'avais mal, je voulais le tuer.

J'ai passé grosso modo mon week-end à larmoyer. Heureusement qu'on était 2. Dans la nuit, j'me rendais compte dans un sursaut que j'avais les yeux ouverts depuis Dieu sait quand. Le moindre bruit d'ivrogne qui se pète la gueule dans le salon me faisait me raider, le regard braqué dans le vide, chaque fibre de mon corps tendu.

J'ai beaucoup, beaucoup fumé, l'estomac vide. Et très peu dormi.

Hier pendant qu'on baisait comme on avait pas baisé depuis longtemps, M. Poil et moi, avec de la langue, des cris rauques et des mots doux, ça m'obsédait. Ton père est alcoolique, et toi, tu baises. Salope.

D'ailleurs, il me fait bien culpabiliser, M. Poil. Il comprend pas, il peut pas comprendre anyway, que je peux pas revivre ça, pas une deuxième fois, et surtout pas mon père que je découvre à peine et qui me trahit. Une puterie que j'égalerais sûrement jamais.

J'dis pas que c'est sa faute. J'lui en veux pas de se murger la gueule en lousdé dans sa bagnole en rentrant du taf. Juste, un jour il rentrera, ou pas, il est foutu de se buter en bagnole ce con, et il sera tout seul. M. Poil comprend pas ça, t'as beau aimé quelqu'un, y'a des trucs qui te plient l'échine, et t'as pas d'autre choix que de t'éclater ta race par terre ou de t'enfuir pour panser tes plaies. On a plus la force de lutter. On en a trop bavé dans cette famille.

At least j'suis pas au Havre. Peut-être que je reverrai jamais mon père dans cet état. Peut-être que ça s'arrangera. Peut-être qu'on va tous finir dans le mur. Who the fuck knows.

Et M. Poil qui me force à bouffer.

"Ça va?
- J'pensais pas avoir encore de quoi chialer. Allez, des couilles meuf.
- Il t'en faudrait au moins 6 paires pour encaisser...
- Ça veut dire quoi ça, que j'ai pas de couilles ou que j'peux pleurer comme un veau?
- Qu'tu peux pleurer."

C'que j'arrête pas de faire.

mercredi 27 février 2013

Autant m'enfiler une bouteille de vinaigre dans le cornet.



J'tape à reculons mon cours de psychométrie mes couilles et je me dis de finir mon éthogramme asap pour l'envoyer à mon prof de TER, et pour mieux me distraire j'ai mis la musique en aléatoire.

Bah mon gars, l'aléatoire se fout tellement de ma gueule ce soir.

En plus j'ai mes règles, ce qui me rend inévitablement complètement parano irritable, névrotique nostalgique, et carrément crevée de l'intérieur amorphe à souhait.

Mon utérus aussi, il se fout de ma gueule. Ce serait pas marrant de juste chouiner pour des crampes comme les copines. Non seulement je larmoies parce que j'ai plus de dos et les seins en bouillie, en plus, je tombe dans le creux de la vague. Every fucking time.

J'suis comme tout le monde, y'a des trucs que je peux plus écouter, j'ai de la bile au bord des lèvres, la chair de poule, et c'est pas une dose de dopamine gentiment libérée dans mon circuit de la récompense. Sauf que c'est pas juste quelques chansons, c'est des artistes que j'ai carrément dans les tripes.

Je peux fredonner pendant 2 minutes complètes -j'ai perdu le goût des représailles, que mes victimes  m'en soient témoins/j'ai dû sans l'savoir combler des failles, des précipices, des crevasses, des ravins- avant de me rendre compte de ce que je fous et de tomber dans un mutisme à l'épreuve de tout. Enfin presque, M. Poil, y sait négocier.

Et comme dans mes coup de blues, je suis assez masochiste, j'en rajoute une couche et je me fais un album de Miossec en me balançant comme une autiste. Pas que des chanteurs/musicos, d'ailleurs.

Si y'avait que Miossec, remarque. Mais c'est le plus significatif, parce que je sais plus combien de fois je l'ai braillé en bagnole, où je me suis assise sur scène près des baffles.

Je supporte plus le générique d'Happy Days. Je fonds en larmes quand j'entends Carrie se péter la gueule sur la colline de La Petite Maison Dans La Prairie. Simon&Garfunkel me filent la gerbe. Les Beatles me sortent par les yeux. La BO de Phantom of the Paradise me fait autant frémir de dégoût que gémir de bonheur. Be-bop-a-lula me met terriblement mal à l'aise. Queen me serre parfois la gorge.

Et j'ai mes chansons de bad bien à moi. Pas forcément tristes en elle-même, tu sais, les associations que tu fais dans ta tête. La divine, divine Dead Hills de Punish Yourself. Et Worms. J'ai une playlist de Noir Désir et de Nine Inch Nails longue comme le bras. Nightcall de Kavinsky. Quand vraiment je fais la meuf bien mourante, Crève et Plus le coeur à ça de Mademoiselle K. passent toujours. Même Dad's Gonna Kill Me de je sais plus qui. Pink Floyd. Et plein d'autres que j'ai pas en tête, qui me reviendront plus tard dans la soirée.

Et toi m'man, que deviens ton poing dans tu tends les doigts?

vendredi 22 février 2013

A ce niveau-là, on s'épile MERDE!



Hier j'avais un entretien pour mon stage obligatoire, aka 40h le cul sur une chaise à faire semblant de m'intéresser à une profession qui me donne des ulcères en souriant bêtement.

Ma première expérience un tant soit peu professionnelle.

Faut déjà dire que j'ai eu la bonne idée de rentrer chez moi à 2h du mat' avec assez de THC dans le sang pour m'asseoir 3 fois devant ma coiffeuse sans savoir ce que je voulais faire et que ma nuit a été drastiquement raccourcie par M. Poil qui semblant ne vouloir qu'une chose, me propulser la gueule par terre.

J'aurais du aussi me douter qu'en prenant le train à 10h, j'allais forcément me retrouver derrière un salopard de chiard qui a passé le voyage à essayer de choper des pages de mon bouquin en larmoyant.

Ellipse du midi chez ma grand-mère parce que franchement, on s'en bat carrément les steaks. Je sais pas ce qu'elle a, mais elle s'est sentie obligée de raconter ce que je venais foutre à Montivilliers à tout le monde : le contrôleur du TER, la secrétaire de l'hosto, les gens de l'arrêt de TER. WTF Mamie, tu sais, les gens ils s'en lustrent l'asperge de ma gueule et de mon stage.

C'que j'aime bien à l'hôpital, c'est les 40 internes qui te grillent la priorité à la cafèt, les toubibs qui te bousculent avec un air pressé, les couloirs qui n'en finissent pas, les infirmières qui gloussent en se tenant la main (WHYYYY), les patients qui te regardent d'un air méchant alors que t'as fait exprès de cacher tes oreilles clouées de partout, que l'anneau de ton septum à l'intérieur de ta cavité nasale te chatouille quand tu te mouches et que t'es habillée comme une grosse tasspé : les chaussures qui claquent sur le sol parce que tu marches toujours comme si t'avais des cafards sous le talon, le pull qui gratte parce que ça fait des piges que t'en as pas mis, les bagues qui gilinggiling dans ta poche et tes mains qui se sentent tellement à poil et à la merci du monde.

Et ça pendant 2 plombes, étant donné que la meuf avec qui t'as rendez-vous à 45 minutes de retard et s'excuse même pas.

J'ai la flemme de relater l'entretien dans son intégralité. Juste, dans ma tête, ça a fait "ça rentre comme dans du beurre - oups, ça coince - j'ai mal au cul - merci pour la vaseline - on se revoit pour remettre ça?". Ouais, ça veut dire que j'ai décroché mon stage. Sous condition que l'administration ne perde pas mes conventions et les signe ASAP BORDEL, et qu'on arrive à caser toutes mes heures.

Si je n'ai qu'une chose à retenir de cet entretien de mes burnes qui m'a confirmé que le monde professionnel me passait déjà les seins à la râpe à fromage : 

Quand on est brune avec un duvet d'une épaisseur de 5mm juste au-dessus de la lèvre supérieure, on fait pas sa sucrée, on prend de la cire/de la crème/une pince à épiler, et on arrache cette horreur.

mercredi 13 février 2013

T'es conne.



Fool me once, shame on you ; fool me twice, shame on me.

Mais quand c'est toi qui t'auto-encules, à qui t'en veux? Tu te fendilles jusqu'à te scinder en 2 et let the catfight begins, tu high five la garce qui dort sur ta langue ou tu te décomposes lentement jusqu'à tomber en miettes tellement ta honte t'écrase?

J'suis fatiguée, j'me sens sale et polluted. J'ai tellement envie qu'on me foute un pain, j'ose pas moi-même, j'suis trop lâche.

Tout à l'heure j'me suis prise la tête avec M. Poil, à cause d'un bloc de feuilles sans marge petits carreaux, de stabilos noirs 0.4 et de cotons démaquillants.
"Putain mais tu sers vraiment à rien pauvre connard! Fils de pute de trou du cul de merde!
- Eh, tu te calmes putain?! Tu me fais une vieille crise de nerfs pour un bloc de feuilles?
- Tu me gaves. Tu. Me. Gaves. Ah ça pour penser à ta sale petite gueule de merde quand t'as envie de claquos, y'a du monde!
- Synapse, c'est un bloc de feuilles... C'est exactement la même chose.
- Non bordel, non c'est pas la même chose, dans mon bloc j'organise!
- La preuve, quand on voit ton tas de feuilles sur le bureau...
- J'm'y retrouve dans mon fucking tas de feuille. Sale race. Vieille pute lépreuse. Nan mais j'y crois pas.
- Tu te calmes?
- Va te faire enculer.
- Nan sérieux, tu te calmes?
- Va te faire enculer.
- Pour un bloc de feuille? Vraiment Synapse, t'es sûre de toi?
- Va te faire enculer.
- Et tu m'parles autrement.
- Va te faire enculer."

Après j'ai tiré la gueule une demi-heure dans le fauteuil. Sans déconner ça va, ça m'est arrivé de ne pas décocher un mot all day long.
Y'a 2 nuits, je lui ai chanté un quart d'heure d'Ainsi font, font, font, les petites marionnettes pour obtenir ma pilule que j'avais zappée sur la table, parce que quand je suis à poil dans mon lit, no way j'me relève avant que le réveil ne me l'ordonne.
D'habitude, je suis comme ça que pendant mes règles, or mes ourses ramènent pas leurs truffes avant 2 semaines. Je suis rarement insupportable à ce point sans raison.
Et tout à l'heure j'ai chialé 10 minutes dans une cabine d'essayage en enfilant des futals de merde qu'on m'a avancés par que ce trou du cul de M. Poil s'est barré avec ma carte bleue.


Je m'auto-épuise et je suis plus trop sûre de savoir pourquoi.
J'aimerais me détendre.
Un peu genre :



Ah bah voilà ce qui cloche. JE BAISE PAS.

J'ai toujours été plus portée sur le sexe que mes partenaires, qu'ils aient une bite ou des une paire de nibards. J'aime le sexe. J'aime l'organe, le bruit et l'odeur, les lovebites et les clichés, les accessoires et les mots doux, j'aime faire l'amour, baiser, (for)niquer, m'envoyer en l'air, prendre et faire prendre mon (son) pied.
C'est simple, pas un seul de mes partenaires ne m'a pas rangé dans la catégorie des salopes. J'prends pas ça comme une insulte, ni vraiment comme un compliment.
C'est un peu ton fardeau quand tu ne te caches pas d'aimer le cul.

Anyway, j'ai toujours eu une libido d'enculé, à moins que 1) mon partenaire ne m'excite plus et 2) mon partenaire ne m'excite plus. Il est là, le problème, il se fout de ma gueule. Parce que mon partenaire là, il me plait diablement.
Hier je te pondais un pavé sur M. Poil et rien que de l'écrire j'avais besoin de changer de culotte. J'le mate à poil, pareil, il me sourit de ce plus beau sourire au monde, c'est reparti.
Pourtant, quand il me touche, c'est parfois un peu compliqué.

Au pire ça, j'ai presque envie de te dire osef, ça m'est déjà arrivé une fois ou 2. Après tout, la baisse de libido c'est assez commun, surtout quand tu soignes ta dépression à grands coups de nicotine et d'éthanol.

Mais en plus, j'me touche plus, j'en ai même pas envie, et ça, c'est juste trop bizarre.

J'suis sûre que si moi et moi on redevenait copines, tout recoulerait de source. Ça serait beau et bien.


Et peut-être qu'on accepterait de se parler en se regardant du coin de l'oeil, et quand j'aurais gagné sa confiance, je lui arracherais la gueule à c'te pute. Je sais juste pas laquelle je suis.

mardi 12 février 2013

Des papillons au fond des tripes.


J'ai du mal à me rappeler. Juste, t'avais flashé sur mon cul et t'as fais le chien pour récupérer mon numéro auprès d'une amie commune qui, dingue de toi, avait fait la connerie monumentale de nous présenter. Que tu m'as mythonné sur The Rocky Horror Picture Show pour me pécho et que tu te faisais chier à La Sirène avec ta mère. J'me rappelle pas de notre première baise alors que c'est toi qu'as décapsulé, salopard. Par contre, j'me souviens de mes conneries de tes crises de jalousie des miennes des tirages de gueule qui me faisaient déjà péter des câbles et toutes les merdes pour lesquelles on s'est quittés comme des crétins. J'aime pas y penser. J'me rappelle pas de toutes les fois où on s'est croisés, sourit gauchement sans trop savoir par quel bout se prendre, on se haïssait comme on voulait se revoir. J'sais plus pourquoi on s'est recontacté mais j'me rappelle de Kebabia et de ma statue sur le sable blanc et gras de cette île à la con, du dégivrage de mon frigo -fais gaffe connasse, tu vas te couper, et vlan j'ai plus de doigt. J'sais plus pourquoi j'm'étais prise la tête avec ma grand-mère, mais j'me rappelle que tu m'as attendue une plombe en bas de chez elle dans ta twingo vert pistache. On a été dans j'sais plus quel bar de la plage, il faisait encore bon, j'étais en débardeur et j'ai hésité à me barrer avec la bouteille collector de Despé parce que je suis une meuf. Dans ta caisse, on a parlé de cul, t'étais fou parce que j'avalais, j'étais morte de rire pour ton ex et ton plan cul. On a parlé de serial killers, Bundy et Kamper et De Salvo et c'était badant. Tu m'as ramenée à 6h30 chez moi, le soleil se levait et j'avais les boules, j'étais si bien dans ta caisse à regarder tes yeux et surtout ton sourire, le plus beau du monde, à faire trembler mes lèvres et mes cuisses. J'ai eu du mal à dormir, j'voulais pas le tromper, mais t'étais déjà revenu dans ma peau, comme une cicatrice qui parfois encore démange, un membre fantôme, un souffle sur ma brûlure à la cuisse. Tu t'en rappelles, de celle-là? Ton putain de scooter jaune dégueulasse et mes résilles. Elle a fini par disparaître. Dommage, je l'aimais bien, elle était chouette. On s'est revus le lendemain, le surlendemain et après encore. Ah oui, ça me revient, la Fête de la Scie et ma mère. Il pleuvait, j'avais froid dans mon corset, t'avais ton perfecto et tu frimais, sans pour autant ouvrir ta gueule quand je déversais amèrement ce qui me pliait l'échine. Il aurait été dingue, de savoir que je te crachais tout, alors que j'lui disais rien. Presque tous les après-midi, j'te rejoignais. On allait à la plage, sur le parking ou les galets, ou on restait dans ta caisse. La fête de la musique avec l'autre meuf dar qu'on a réussi à faire boire, on a regardé mon oncle chanter, et t'as aimé. C'que j'étais fière de mon sang. On a eu la dalle, on est rentrés chez toi, plâtrée de pâtes devant la saison 4 de Breaking Bad. Tu t'es endormi sur ma cuisse et j'me suis bouffée les doigts de te réveiller pour me ramener. Et la fête du bac, sa race la fête du bac. T'as bu, moi aussi, mais moins. Trouduc d'Alexis qui chialait pour sa trouduc de meuf, et l'Ukrainien qui me parlait, et t'hallucinais. Moi aussi mais j'avais bu, alors bon. L'Ukrainien qu'hésitait à vider son estomac par terre pendant que toi tu m'attirais à l'arrière, dans tes bras, et je tremblais comme une feuille, j'avais besoin de changer de culotte à peine tu me foutais ton écouteur mal fichu dans l'oreille. Fringue par fringue. Et vas-y que j'te caresse, que j't'embrasse, et je voulais me fondre contre ta peau, malgré l'autre con qui dégueulait, malgré le froid, et ma tête qui commençait aussi un peu à tourner. L'était 7h quand on est rentrés chez toi. Tu m'as proposé un massage et j'ai failli chialer de rire, tellement tu prenais de gants pour me désaper. Bah ta grosse gueule meuf, ta grosse gueule, parce qu'effectivement tu m'as juste massée. Un des moments les plus érotiques de toute ma vie, et là j'ai l'impression d'être cette connasse de Rose dans cette bousasse de Cameron, paint me like one your french women. Le bout de tes doigts qu'effleurait mes seins et le bas de mon dos, et je faisais le dos rond comme une chatte en priant pour que tu me baises ou juste me serres dans tes bras. T'as choisi la deuxième option. Dis, tu te rappelles comment il était fou, comment j'ai pleuré le lendemain en me réveillant dans tes bras? Moi oui. Combien je voulais le quitter, enfin. Aujourd'hui encore, je sais pas si t'étais un prétexte ou si c'est vraiment pour toi qu'on s'est déchirés pour de bon. J'regrette rien, si ce n'est l'avoir mythonné. Enfin, vu ce qu'il est devenu. J'me rappelle de Black Swan dans ton plume et du teasing qui s'arrêtait jamais, à quoi on joue, là?, j'sais pas mec mais là tu me refroidis. Et puis Lord of War et les galoches, les pelles, les salades de langue. J'me rappelle, quand on s'est embrassés pour la première fois, t'hallucinais que je te laisse me peloter les seins. J'sais plus quand j'ai commencé à dormir dans ta bagnole, serrée contre toi. J'sais plus quand tu m'as mis ta main entre tes cuisses et fais mourir un peu à l'arrière de cette foutue twingo. J'me rappelle de la Japan Expo et de ta trouille, de tes textos tout le temps. De la boule au ventre à l'idée de te revoir et de bouffer cette bouche, ce sourire, ces yeux. Te bouffer tout entier et me lécher les doigts. T'as du mettre moins d'un quart d'heure à débarquer, j't'avais pris des photos des costumes d'Alexandre Astier. Les pelles qui n'en finissait plus, tes mains qui me faisaient mal, ta caisse toujours trop petite. On s'est planqués dans un coin à Sainte-Adresse. On a baisé comme des ados et dans ma tête j'avais 15 ans, ta bite, ma chatte, toi, moi, le fou rire. On s'est vus tous les jours, tous les soirs j'ai dormi chez toi. Je galérais à dormir, tu me tenais trop chaud, et tu ronflais comme un porc. On s'est mis en ménage. J'aime dire que j'avais pas le choix, mais je mens, le choix je l'avais, mais j'te voulais. Une heure de route ça m'a déjà niqué un couple. J'm'en veux pas d'avoir fait ça, mais d'avoir un peu quand même trahi mon père. Et au final c'était pas parfait, ça le sera jamais, mais ça marche. Notre appart' tout miteux avec du moisi au mur et les tuyaux qui chauffaient trop, les gens qui regardaient par la fenêtre. Aujourd'hui, on est les bourges de Mont-Saint-Aignan, dans notre immeuble de vieux qui nous zieutent de traviole. J'me rappelle qu'au Havre, on allait tout le temps au Samouraï. Aujourd'hui, on sort plus de trop, pas assez de thunes, trop crevés. Mais toujours, on s'aime. Sans la plage, sans les nuits dans la caisse, sans tourner autour du pot, sans se caresser dans le sens du poil. T'es bourré de fissures, sur la gueule et dans l'âme, je suis mal recollée, la colle déborde de partout et les vapeurs me rendent nauséeuse. On sera jamais lisses. On se fout les doigts dans les plaies en hurlant tellement ça fait du bien. C'est cette merde, ton sourire et mes gueulantes, nos ongles rongés, nos puteries et tout ce qu'on brise en riant, qui font que nous, ça marche.

La St-Valentin, ça me rend conne et hormonale. J'me donne du diabète.

mardi 5 février 2013

Chier putain sa race.



Trop crevée pour faire le ménage, bosser, sortir, écrire, poser mon cul et souffler.

Pas le temps de dormir, de baiser, de glander, de jouer à WoW, de mater les 12 séries qui traînent sur mon DDE, de m'occuper de mes bêtes, de prendre un bain, de réfléchir, poser mon cul et souffler.

vendredi 25 janvier 2013

Of mice and bliss.

J'l'ai déjà dit, j'me répète mais j'm'en bats allègrement les steaks. Cette année, j'suis en L3, j'ai chié mon semestre bien comme il faut, j'ai toujours pas de stage, but, je bosse dans le TER de mon choix avec un prof tellement trop d'la balle, avec son bureau Star Wars, son t-shirt Mozilla Firefox et son futal trop grand, t'as envie de lui frotter son crâne chauve en gazouillant.

Enfin, le TER que je voulais, oui et non, vu que je voulais faire un apprentissage complexe chez le rat et que 2 tasspé sa race que j'ai jamais pu voir en peinture, de dos à 100m l'ont choisi avant moi.

En fin de compte, c'est pas plus mal parce que j'aurais eu un contact plus direct avec les bestioles, et quand tu vis avec 2 chattes, l'une qui te macule n'importe quel cm² de poils et l'autre qui pionce avec toi, plus 4 rats qui te montrent leur amour débordant en te bouffant les oreilles et en te pissant sur le dos de la main, c'est chaud de ne pas stresser le pauvre rongeur qu'a jamais été manipulé avec les odeurs. Ce qui me broie les couilles car ça veut dire bonjour la mouise si je veux tafer sur l'animal à long terme next year, mais j'ai le temps pour y réfléchir.

Mon thème à moi, c'est le codage de comportement. J'explique.

Prenons l'exemple d'un test utilisé sur le rongeur, notamment pour tester les effets d'anxiolytiques : le labyrinthe en croix surélevé. A 50cm du sol, 4 branches, en forme de + quoi. Les 2 bras face à face sont identiques : 2 ont des bords, ainsi qu'un fond à l’extrémité, des murs quoi, les autres n'ont rien. Ta souris (ou ton rat), elle a 3-4 cm de large pour marcher et une vingtaine de cm de long à explorer. Imagine-toi sur le rebord d'un balcon au 4ème, sans rambarde. En gros, on suppose qu'un animal stressé passera beaucoup plus de temps dans les bras fermés que dans les bras ouverts et de manière générale, ça se vérifie, bien ce test présente quelques désavantages : chaque rongeur ne peut passer le test qu'une fois, qu'on teste une molécule ou pas, ils apprennent extrêmement vite le dispositif et restent dans les bras fermés ; et ils ne se contentent pas de rentrer/sortir/se planquer dans les bras, ils ont une multitude de petits comportements qui traduisent de l'anxiété, de la curiosité, etc.

Qui dit plein de comportements dit plein de petites choses significatives à relever. Seulement voilà : coder 5 minutes de comportements, c'est long. Très long. On peut revoir la vidéo plusieurs fois et obtenir un codage différent à chaque fois. Tous les chercheurs n'ont pas le même codage : par exemple, on peut compter une entrée dans un bras lorsque les 4 pattes y sont, ou juste la moitié du corps.

D'où l'intérêt de passer par des logiciels qui codent : vidéo-tracking, sol connecté (la pression des patounes est analysée et le logiciel te sort les comportements effectués).

Gain de temps, fiabilité inter et intra-observateurs. Trop d'la balle, nah?

Et donc, moi, je vais coder manuellement une vidéo de 2h. TWO FUCKING HOURS MOTHERFUCKER. Je vais filmer une souris dans sa cage, pendant 2h, et je vais coder ça :


Bon en vrai, c'est des gifs hein, là ça veut pas dire grand chose.

Donc 8 comportements à coder sur 2h, à la main, stylo et chrono en poche.
Pour au final lancer la vidéo dans un logiciel qui vient de sortir, qui ne tourne que sur Ubuntu 10.04, et qui me fera le décodage complet en 3 minutes.

Et comparer.

Mais j'm'en fous. Je vais voir le labo, manipuler mon premier animal. Et si ce logiciel est installé par la suite, je me dis que ce sera peut-être en partie grâce à moi.

Et j'ai jamais été aussi épanouie en fac depuis que je passe 6h le cul vissé sur une chaise, au premier rang, à noircir frénétiquement ma feuille d'abréviations en tout genre et en m'auto-flagellant parce que merde, j'suis une brêle en neuroanatomie.

mardi 22 janvier 2013

Du gris.



J'ai fini mes partiels mardi dernier dans une ambiance puant le low self-esteem et le désespoir chronique qui te prend aux tripes chaque fois que tu dis que maintenant la session finie, tu ne peux plus inverser la tendance.

Après avoir noyé mon mercredi dans le plus grand des rien, j'ai pu reprendre une goulée d'air jeudi avec mes copains que j'aime d'amour. J'ai même embarqué le dossier des dossier, Docteur Who et les Daleks, préfacé par les frères Bogdanoff, 1987. C'était chouette, à base de Calogero, de produits de l'OM, de Barack Obama et elle, j'lui prends le cul, tu lui prends la bouche sur une machine à laver. Casimir et moi nous rentrions dedans en revenant chez moi, à 5h du matin.

Samedi j'étais à Paris avec mon Chevalier. J'y avais pas foutu une patte depuis mes 11 ou 12 ans. Chaque fois qu'on larguait une saloperie sur les parigots, cette race cruelle et incomprise, on avait la démonstration en images. On s'était promises de ne pas passer pour les touristes, mais c'était sans compter le wtf du centre commercial dans la fucking gare Saint-Lazare et tourner 3 fois autour de la-dite gare pour trouver la freaking rue.

Les Tuileries sous la neige. L'expo des jeux Star Wars et l'odyssée de la mode du XVIII à mi XIX au musée des Arts Décoratifs. Et la SNCF qui te fait poireauter une heure et demi parce que ton train est tombé en panne avant même le démarrage.

Paris c'est gris et moche, les habitants portent des chapkas et des talons, des oreillettes bluetooth et d'énormes sacs des galeries Lafayette. La neige avait fondu pour faire une immonde bouillasse, la même que j'ai retrouvé au Havre.

Après un restau chiant comme la mort et des louchages sur mon piercing, accompagné du murmure de M. Poil, pétasse, dans mon oreille parce que non putain, j'ai pas envie de le planquer pour ta connasse de mère, direction le nouveau bar de la belle-doche. J'étais venue pour boire, pas pour faire le service avec des yeux dans le décolleté.

Dimanche gris chez mes grand-parents. Vannes discrètes de mon frère, ma mère toujours aussi à l'ouest, et visiblement qu'a morflé. Je sais pas quoi en penser. Difficile qu'on est mythomane, et qu'à moitié consciemment, d'avoir la confiance de sa gosse. Difficile pour moi, la gosse, de savoir si j'ai pitié d'elle ou si je la vomis.
Tout ce dont je suis sûre, c'est qu'elle a beaucoup maigri, Mamie m'l'a dit.

C'était censé être un bon week-end. Je suis mitigée.

samedi 12 janvier 2013

Qu'est-ce qu'on va faire de toi?



Qu'est-ce que t'as dans la tête? Des romances nerveuses

Alors même que je fume mon avant-dernière clope, dans l'angoisse de devoir attendre au moins 19h30 pour que M. Poil rentre du taf pour pouvoir taxer dans son paquer, alors même que dans l'épisode Triangle d'X-Files, Mulder roule une pelle à la Scully du passé sapée flapper pour l'occasion et que je me dis qu'un jour mon improbable mais pas impossible gamin aura Fox comme deuxième prénom, que ma souris n'a plus de piles et que c'est galère pour naviguer dans mon cours à se pendre d'ennui sur la psychologie de l'orientation, rubrique career counseling, de l'ue Souffrance, Accompagnement et Conseil de la troisième année de licence de psychologie de l'Université de Rouen, j'ai envie de pleurer un peu.

Parce que malgré mes facilités d'apprentissage qui m'ont soutenue sans effort jusqu'à la fac, et les efforts que j'ai mis dans ce semestre pour réussir à gérer mes partiels un tant soit peu, je commence à penser que je n'ai pas les épaules nécessaires et que mon avenir s'arrêtera au mieux l'année prochaine avec un mémoire insatisfaisant, 4 grammes dans le sang et une haleine joyeusement parfumée à l'éthanol.

Parce que ç'a toujours été ainsi et que ce ne serait qu'une déception de plus sur la liste et que je pense que je pourrais bien m'y habituer, même si ce ne sera pas glorieux. Les regrets et moi nous côtoyons régulièrement depuis des lustres.

Si toi aussi tu te détestes et que tu ne fais rien pour arranger le Tchernobyl constant qui irradie ta tête, tape dans tes mains.

En plus, j'ai plus d'eau chaude depuis samedi dernier.

mardi 8 janvier 2013

Le cauchemar estudiantin.



Ça débarque 2 fois par an, toujours diablement trop tôt alors qu'on sait et sent l'échéance arriver. La terreur des étudiants, où ceux qui s'y sont pris à l'avance paniquent, ceux qui s'y prennent au dernier moment paniquent, ceux qui y vont au talent paniquent, et ceux qui n'en ont rien à foutre s'en battent les couilles.

Les partiels.

Cette année, l'enjeu est gros. On ne se contente pas d'obtenir le visa pour l'année supérieure. On joue notre avenir universitaire. Septembre 2013 sera l'année du master ou ne sera pas. Les partiels de cette année seront notre passeport pour le master 2 en septembre 2014 ou se contenteront de nous plonger dans la dépression cinglante causée par l'échec.

Pour les jeunes, les seniors et les dé-scolarisés : la fac fonctionne avec le cycle LMD, soit Licence-Master-Doctorat. Licence = 3 ans, Master = 2 ans, Doctorat = 3 ans, en général.
De la licence au M1, il suffit d'obtenir au moins 10 de moyenne générale pour passer à l'étape suivante. Par contre, l'entrée en M2 se fait soit sur concours, soit sur dossier. On compte 20-25 places pour un master professionnel, 15 places pour un master recherche et 20 places pour un master mixte.
Tu sens le souffle de la compétition et du stress, là?

Ma fac marche sur dossier. Donc, comme pour aller en prépa ou en grande école, il faut un dossier béton, et ça passe par une mention. Comme au bac : 12 = assez bien, 14 = bien, 16 et plus = très bien.
Et comme en fac, on aime bien les blagounettes, toute ta licence se résume à la moyenne de tes partiels de septembre et mai de troisième année.



Moi, j'fais comme les autres.
Je troque mes cours avec ferveur, je fais des p'tites fiches, j'ai la nausée quand se ferme la porte de l'amphi, je révise la veille pour le lendemain en maudissant ma flemme, je compte sur la chance et si je n'ai pas au moins de mention bien, je vais pleurer jusqu'à me déshydrater dans un coin sombre.

jeudi 3 janvier 2013

Salvador Dali



J'ai rencontré Dali, son oeuvre, à 14 ans. J'étais en troisième, c'était le mois de mars et j'étais en voyage scolaire à Barcelone, malgré mon aversion profonde de l'espagnol et des profs qui nous l'enseignaient.

Il faisait diablement froid. Le matin, nous nous étions promenés près d'une plage, où le vent nous giflait férocement. Le site de fouilles archéologique me laissait de marbre, comme tout ce que j'avais pu visiter durant la semaine. Ce n'est que récemment que je m'intéresse un tant soit peu à l'architecture.

L'après-midi, nous avions rendez-vous au Théâtre-Musée Dali, à Figueres. Sa ville. La façade peuplée de mannequins dorés semblables à des Oscars.

J'ai découvert l'angoisse des visites de groupe, surtout avec des adolescents de 15 ans qui ne pensent qu'à la bouffe du soir. Être pressé.

J'ai admiré La corbeille de pain. Autoportrait mou avec du lard grillé. Persistance de la mémoire. Chair de poule inaugurale. Portrait de Gala avec 2 côtelettes d'agneau en équilibre sur l'épaule. Poésie d'Amérique. Vénus de Milo à tiroirs. Et tant d'autres.

J'ai regardé avec une fascination poignante Un chien andalou. J'ai acheté des bouquins. J'ai dévoré sa vie. Exploré ses fantasmes. Je me suis projetée sur ses toiles. J'ai partagé ses lubies, ses angoisses, ses obsessions, sa passion pour la masturbation, l'ombre de son frère mort, son impuissance, ses sauterelles, ses béquilles, sa castration, ses rochers.

Le surréalisme, on accroche ou pas. M. Poil pense que Dali était fou, et je n'ai aucune envie de rentrer dans le débat de la folie et du génie.

Je me contenterai de citer Baudoin, artiste qui a récemment fait une BD sur Dali, son oeuvre comme sa vie privée, en s'appropriant ses travaux avec brio.

Qui était ce type? Il se disait génie. Un timide. Un paranoïaque. Un impuissant. Un peintre. Mon frère. Le plus grand. Juste un marchand. Dali.